First Man : Armstrong vise la lune et Chazelle les Oscars.

Deux ans après le phénomène La La Land, Damien Chazelle nous revient avec First Man, un portrait de l’astronaute Neil Armstrong, premier homme à poser le pied sur la lune.

first man
Claire Foy crève l’écran dans chacune de ses scènes, dans First Man.

Vouloir combiner la petite histoire avec la grande est souvent un exercice délicat, qui requiert un équilibre parfait entre les deux. En choisissant de montrer l’homme plus que l’astronaute, le réalisateur canadien prend la liberté de faire découvrir au spectateur la face cachée de l’un des héros américains le plus respecté au pays de l’Oncle Sam. Si la légende de Neil Armstrong débute le fameux 20 juillet 1969, son histoire (parfois méconnue), elle, l’avait bien évidemment précédée. Et si tout le monde connait par coeur les images ou photos des programmes lunaires de la Nasa, le côté privé et intime de ces hommes reste pour beaucoup une inconnue. Et c’est toute la force de First Man. Caméra à l’épaule, Chazelle nous invite dans l’intime du couple Armstrong. Des images qui rappellent volontairement les vieux films amateurs Super 8, et qui sont du meilleur effet. Ces séquences sont probablement les plus réussies du film, et contrastent avec le côté blockbuster dès que l’on se retrouve enfermé dans une capsule à Cap Canaveral. Une reconstitution visuelle et surtout sonore époustouflante, fidèle aux films d’archives de la Nasa. Lorsque la mission Gemini décolle (pour ne prendre que cet exemple là), le spectateur aura très vite l’impression d’être sanglé aux côtés de Ryan Gosling. Ce dernier délivre une partition sans aucune fausse note dans la peau de Neil Armstrong, mais pourtant le vrai héro n’est peut-être pas celui que l’on croit.

Derrière chaque grand homme, se cache une femme.

Et derrière Neil, il y avait son épouse Janet. Femme au caractère bien trempé, elle n’était pas du genre à jouer l’épouse modèle qui patiente éplorée à côté du téléphone, dans l’attente d’une mauvaise nouvelle. Et à l’écran, c’est Claire Foy qui endosse les habits de cette femme forte, qui n’hésita pas à confronter le gratin de la Nasa pour lui dire ses quatre vérités sur le programme lunaire. Et on ne va pas le cacher, Claire Foy excelle dans chacune de ses scènes. Celle qui a obtenu une renommée mondiale grâce à son rôle dans The Crown, avait déjà montré tout son talent cette année dans le Unsane de Soderbergh. Elle ne fait que confirmer ici tout le bien que l’on pense d’elle. S’il est quasi certain que Damien Chazelle ne remportera pas l’Oscar du meilleur film avec First Man, l’actrice britannique se positionne d’emblée comme une candidate solide dans sa catégorie.

First Man est finalement une belle réussite, combinant à merveille l’intime avec le grandiose. On regrettera parfois le côté un peu « too much », comme lorsque Neil Armstrong pose les pieds sur la lune, et que Chazelle imagine quelle image l’astronaute avait en tête à ce moment là. Et le tout à grand renfort de violons évidemment. Pour le reste, First Man remplit parfaitement son contrat, à savoir un divertissement instructif très plaisant à regarder. Comme dit ci-dessus, le film n’obtiendra probablement pas la statuette suprême aux prochains Oscars, mais la liste des nominations devrait être plus qu’honorable. Et Damien Chazelle de confirmer qu’il est un réalisateur bourré de talent.

 

Credit photos (c) Universal Pictures International France.

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