Tár : toute la maestria de Cate Blanchett…

Après son passage au Festival de Venise en septembre dernier, « Tár » débarque dans nos salles ce mercredi. Une spirale vertigineuse autour d’une cheffe d’orchestre, magnifiquement campée par Cate Blanchett.

Synopsis : Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d’un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle répète une très attendue 5ème symphonie de Gustav Mahler. Mais, en l’espace de quelques semaines, sa vie va se désagréger d’une façon singulièrement actuelle. En émerge un examen virulent des mécanismes du pouvoir, de leur impact et de leur persistance dans notre société.

Derrière ce vrai faux biopic centré sur une cheffe d’orchestre renommée, le réalisateur Todd Field nous plonge dans une spirale de perte d’identité. Lydia Tár est talentueuse, mais aussi froide, distante et obsédée par son métier. La caméra la suit dans son intimité et son environnement professionnel. Mais sa recherche de perfection l’éloigne peu à peu des autres, et une lente descente aux Enfers se met en place.

D’une durée de 2h38, « Tár » n’est sans doute pas un film pour tout public. De façon presque documentaire, Todd Field dresse le portrait de cette femme talentueuse, et de ses relations avec ses pairs, ses musiciens, sa compagne (jouée par Nina Hoss) et son assistante Francesca, campée avec brio par la française Noémie Merlant. Le regard du spectateur sur le personnnage évolue alors au fil des scènes. Se peut-il que derrière l’obsession de la perfection se cache un être bien plus autoritaire et toxique qu’il n’y parait ? Une fois la descente aux Enfers entamée, le film prend des allures de thriller psychologique, questionnant sur les rapports de pouvoir et leurs conséquences.

Cate Blanchett, le 13 février 2015 à Berlin. (c) Gianfranco ZANIN.

Une Cate Blanchett monstrueuse

Outre une mise en scène réglée comme du papier à musique, ce n’est faire offense à personne que d’affirmer que « Tár » n’aurait probablement pas le même impact sans Cate Blanchett. On la savait caméléon et talentueuse, elle est ici tout simplement monstrueuse. Dans sa gestuelle, son phrasé, sa maîtrise de la langue de Goethe, l’actrice australo-américaine délivre une partition sans aucune fausse note. Prix d’interprétation à Venise, Golden Globe de la meilleure actrice la semaine dernière, et nominée aux prochains Oscars pour le rôle, rien de tout cela n’est de trop, tant la performance est remarquable.

« Tár« , réalisé par Todd Field, en salle le mercredi 25 janvier.

Credit photos (c) Universal Pictures France.

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