Never Rarely Sometimes Always : le périple déchirant d’une lycéenne pour avorter

Après un passage par Sundance et la Berlinale, où il a remporté le Grand Prix du jury, Never Rarely Sometimes Always arrive en salles ce mercredi 19 août. La troisième réalisation de Eliza Hittman nous emmène dans les pas d’une adolescente et de son parcours du combattant pour avorter.

Autumn (Sidney Flanigan) est une lycéenne de 17 ans qui vit dans une petite bourgade de Pennsylvanie. Confrontée à une grossesse non désirée, elle ne peut, dans cet Etat des Etats-Unis, avorter sans le consentement d’un parent. Les siens, sont aux abonnés absents, et le centre dans lequel elle se rend est clairement orienté pro-life. Avec sa cousine Skylar (Talia Ryder), elle embarque alors pour New York, sans argent en poche ou presque, et une simple adresse sur un bout de papier.

Le sujet est évidemment d’actualité, et notamment aux Etats-Unis où bon nombre d’Etats ont décidé de durcir le droit à l’avortement. Le film a presque des allures de documentaire. Les dialogues sont quasiment absents, ou se réduisent à des phrases de quelques mots. Ici tout est dans les non-dits. Là où les silences en disent plus que n’importe quelle palabre. La caméra, très souvent à l’épaule, filme au plus près l’errance des deux adolescentes, de gros plans en gestes furtifs, tout est magnifiquement et pudiquement montré. La photographie est terne, presque cafardeuse, typique des films indie, et parfaitement adaptée au sujet et à l’hiver new-yorkais.

Et c’est une scène déchirante qui donne son titre au film. Dans un questionnaire sur sa vie sexuelle et d’éventuels abus subis, la jeune Autumn doit répondre par never, rarely, sometimes, ou always (jamais, rarement, parfois, toujours). Là encore, écho est donné aux violences faites aux femmes. Les quelques personnages masculins du film sont soit des prédateurs, soit à éviter… Reste alors le duo magnifique formé par les deux cousines. Sans aucune effusion, sans dialogue, la complicité est tacite et naturelle. C’est particulièrement criant avec le personnage interprété par Talia Ryder. Skylar embrasse la cause de sa cousine, l’accompagne et la soutient tout au long de son parcours du combattant.

Sans jamais tomber dans le pathos, Never Rarely Sometimes Always parvient à mettre en lumière la difficulté d’être une femme, de façon subtile mais percutante. Porté par un duo magistral de jeunes comédiennes, c’est à coup sûr, l’une des pépites cinématographiques de cet été.

Never Rarely Sometimes Always, en salles le 19 août.

Credit photos (c) Focus Features, LLC.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
27 × 1 =