Critique Désobéissance : l’amour rend libre !

Quelques semaines seulement après l’excellent Game Night, occasion nouvelle nous est donnée de retrouver Rachel McAdams à l’affiche de Désobéissance (Desobedience pour le titre original) aux côtés de Rachel Weisz. Si le film de (et avec) Jason Bateman était une pure comédie, il en va tout autrement cette fois-ci.

Réalisé par Sebastian Lelio, oscarisé cette année avec Une Femme Fanstastique, Désobéissance s’attache une fois de plus à un thème cher au réalisateur chilien, celui des femmes. Après la transidentité, il est ici question d’un amour interdit lesbien. Ronit (Rachel Weisz) est une photographe renommée qui vit désormais à New-York, après avoir été bannie de sa communauté juive orthodoxe plusieurs années auparavant, pour avoir entretenu une relation avec son amie Esti (Rachel McAdams). La mort de son père, rabbin de la communauté, la ramène à Londres le temps des funérailles, et retrouve tout ce qu’elle a laissé derrière elle. Les rancoeurs à son égard, la famille, les amis, et…Esti. Tandis que Ronit est une femme libre, vivant loin des traditions familiales, Esti est prisonnière d’un mariage, et des coutumes religieuses de la communauté. Vêtue de noir, perruque sur la tête, elle se donne à son mari de façon rituelle et programmée chaque vendredi soir, sans aucun plaisir. Les retrouvailles des deux amies vont peu à peu faire ressurgir le désir ressenti puis enfoui des années auparavant.

Désobéissance
Rachel McAdams et Rachel Weisz dans Désobéissance.

Si le début du film est plutôt lent (oserons-nous dire presque ennuyeux ?), il permet au réalisateur de filmer avec beaucoup de recul le retour de Ronit, et de rallumer par petites touches successives la passion entre les deux femmes. D’un silence quasi religieux et glacial entre elles au début, le ballet amoureux va crescendo, elles se frôlent, se touchent, se rapprochent, jusqu’à la jouissance synonyme de délivrance pour Esti. Car c’est bien de liberté qu’il s’agit dans Désobéissance. Celle qu’une d’elle a prise et embrassée des années auparavant, et celle que recherche, trouve, et procure l’amour charnel avec un être aimé. Fuir l’espace d’un instant la prison dans laquelle elle s’est enfermée.

Pour parvenir à une symbiose parfaite entre les deux femmes, il ne fallait pas moins que tout le talent de Rachel McAdams, une fois de plus parfaite à l’écran, dans le rôle d’Esti. Rachel Weisz (qui est aussi productrice du film) indiquait que son premier choix s’était immédiatement porté sur l’actrice canadienne, et l’alchimie entre les deux Rachel fonctionne à merveille. Des premieres braises rallumées peu à peu, à une scène de sexe torride où Weisz crache dans la bouche de McAdams, le duo instaure authenticité et crédibilité sans aucun problème.

Bien plus qu’une romance lesbienne à laquelle nous pensions assister lorsque le film a été annoncé, Désobéissance est une ode à l’amour, à la liberté que celui-ci procure, où chacun aurait le droit (ou devrait le prendre) d’aimer qui il veut. Porté par deux magnifiques actrices, Désobéissance est une belle réussite signée Sebastian Lelio.

En salles le 13 juin.

Credit photos (c) Mars Films.

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