VICE : Le biopic sur Cheney trop long et limite ennuyeux

Sorti en fin d’année dernière aux Etats-Unis juste à temps pour les Oscars, Vice débarque en Europe cette semaine à la Berlinale, et dans les salles françaises ce mercredi. Un biopic très partisan sur Dick Cheney, un homme de l’ombre durant des décennies, avant de devenir Vice-Président de George W. Bush.

Réalisé par Adam McKay, le biopic avait dès le départ tout pour être à charge. Démocrate convaincu et engagé derrière Bernie Sanders aux dernières élections américaines, McKay ne porte pas le clan Républicain dans son coeur. Soit, libre à lui. La difficulté des brûlots engagés est qu’il faut savoir rester objectif. Et sur ce plan là, McKay a bien du mal. Dès les premières images de Vice, on comprend que tout ce qui a pu être écrit et reproché à Cheney va être exploité à charge. Soit. Le problème, c’est que tout est déjà connu. McKay reprend une à une les anecdotes et critiques les plus marquées envers Cheney, et les délivre comme un long catalogue que l’on feuillette. Quiconque s’intéresse à la politique américaine et lit le New York Times ou le Washington Post (ndlr : deux journaux à tendance Démocrate) n’apprendra rien de nouveau avec le film. Le tout distillé avec une bonne dose d’humour, y compris dans la forme. C’est bien connu, les annonces « terrifiantes » le sont encore plus lorsqu’elles sont présentées avec ironie et humour. Et puisque le nom de Dick Cheney est indissociable de ceux de George W. Bush et Donald Rumsfeld, inutile de vous dire que ces deux derniers sont traités de la même façon : caricaturale et sans finesse.

S’il est intéressant de découvrir le parcours très atypique de Dick Cheney sur plusieurs décennies, Vice échoue à répondre à la question que le film lui-même pose : comment cet homme peut-il dormir tranquillement la nuit ? Et c’est bien dommage. Au lieu d’enfiler les perles d’un collier connu de tous, nous aurions apprécié obtenir un début de réponse. Reste alors le casting avec bien entendu Christian Bale en tête d’affiche. Méconnaissable sous les traits de Cheney, la performance et la transformation physique restent impressionnantes. Steve Carell (Rumsfeld) et Sam Rockwell (Bush) complètent le trio, un peu à la façon d’un sketch tout droit sorti du Saturday Night Live. Notons au passage que la nomination aux Oscars pour Rockwell apparaît bien généreuse, au regard du temps de présence de l’acteur dans le film. Quelques scènes, quelques minutes, histoire de ridiculiser George W. Bush, sans plus. Nous n’oublierons pas Amy Adams, excellente dans le rôle de l’épouse de Cheney, qui confirme l’adage que derrière chaque (grand) homme se cache toujours une femme.

Vice n’est pas, au final, un mauvais film. Il est juste trop long. Et comme certains outre-atlantique lui ont reproché, c’est un peu un film de Démocrate pour les Démocrates où l’on n’apprend finalement pas grand chose. Ceux qui ne sont pas portés sur la politique américaine feraient bien de passer leur chemin, car ils pourraient même trouver Vice assez ennuyeux.

Et puisque se tenait aujourd’hui la Première internationale du film à Berlin, Adam McKay et Christian Bale étaient présents dans la capitale allemande pour présenter le film. Vous pouvez retrouver quelques photos de cette journée dans la galerie ci-dessous.

Vice, au cinéma le 13 février prochain.

 

Credit photos (c) Gianfranco ZANIN / CineReflex.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
25 × 14 =