Yara : retour sur l’histoire vraie du meurtre d’une adolescente en Italie

Nouveauté de la semaine sur Netflix, le film « Yara » revient sur l’histoire vraie du meurtre d’une jeune fille de 13 ans en Italie, et la détermination d’une procureure à élucider le crime.

Février 2011, dans la banlieue de Bergame. Le corps de la jeune Yara Gambirasio est découvert dans un terrain vague. Disparue trois mois plus tôt, alors qu’elle rentrait chez elle, les recherches étaient, jusqu’alors, restées vaines. Pour les enquêteurs, les indices sont maigres : quelques gouttes de sang sur ses vêtements, et des micro particules de plâtre dans les poumons. Faute d’identité, l’assassin est alors désigné comme « l’inconnu n°1 ». La procureure en charge de l’enquête en est persuadée, le coupable est de la région. Commence alors une opération inédite en Italie, où près de 20.000 prélèvements d’ADN sont effectués sur la population locale. Et de fausses pistes, en impasses à répétition, l’un d’eux va conduire les enquêteurs à Massimo Bossetti, un maçon de la région. Condamné en 2016 à la réclusion à perpétuité, l’homme clame depuis toujours son innocence. Dix ans après les faits, la procédure judiciaire est toujours en cours.

De l’ADN, mais rien à quoi le comparer…

Réalisé par Marco Tullio Giordana, le film revient donc en détail sur ce fait divers ultra médiatisé de l’autre côté des alpes. Centré sur le personnage de la procureure Letizia Ruggeri (Isabella Ragonese), celle-ci se jette corps et âme dans le dossier pour découvrir la vérité. Confrontée à une hiérarchie sexiste et à une population du nord qui se serait bien contentée du premier suspect marocain comme coupable idéal, sa détermination va se révéler payante. L’ensemble se laisse suivre comme un thriller où chaque pièce du puzzle en appelle une autre. Et dans le cas présent, les pièces pour remonter jusqu’au coupable vont s’emboiter grâce à l’ADN…et un peu de chance. Les carabiniers, qui s’intéressent à une boîte de nuit proche de la scène de crime, interpellent un certain Damiano Guerinoni. Son ADN est proche de celui de « l’inconnu n°1 ». Les prélèvements sur toute la famille sont formels : tous portent un facteur génétique qui les relie à l’assassin. Mais tous ont également un alibi en béton. C’est alors la découverte d’une jeune étudiante en génétique qui va tout faire basculer, ou presque. La souche originelle pourrait provenir du père Guerinoni, un chauffeur de car de la région. Problème, l’homme est mort depuis 1999. C’est un timbre fiscal collé au dos d’un vieux permis de conduire conservé par sa veuve qui va confirmer la piste des enquêteurs : son ADN correspond à celui trouvé sur les vêtements de Yara. Une seule solution semble alors envisageable : Guerinoni a eu un (ou plusieurs) autre(s) enfant(s), puisque les premiers identifiés ont été disculpés. Et contre toute attente, un carabinier zélé retrouve une ancienne maîtresse de Guerinoni, avec qui elle a eu des jumeaux. Là encore, l’ADN est formel : elle est bien la mère de « l’inconnu n°1 ». Ne reste plus aux enquêteurs qu’à interpeller le fils, qui n’est autre que Massimo Bossetti.

Si l’ensemble peut se révéler assez formel dans sa réalisation, « Yara » a le mérite de mettre en lumière un fait divers méconnu de ce côté-ci des alpes. Une enquête policière plutôt classique, où détermination des enquêteurs et petit coup de pouce du destin, finissent par faire éclater la vérité.

« Yara« , avec Isabella Ragonese, Alessio Boni et Thomas Trabacchi, disponible sur Netflix.

Credit photos (c) Netflix.

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