Sergio : le biopic qui mêle histoire, hommage et romance.

Avec La Folie des hauteurs, Sergio est la deuxième nouveauté de la semaine sur Netflix dans la catégorie films. Un biopic centré sur le personnage de Sergio Vieira de Mello, diplomate des Nations Unis, avec un difficile équilibre à trouver entre politique et romance.

Vouloir rendre hommage à l’un des diplomates de l’ONU les plus engagés sur le terrain part d’une bonne intention. Celui qui voulait se faire appeler auprès de ses interlocuteurs simplement par son prénom, et qui clamait haut et fort que les problèmes ne se règlent que sur le terrain, n’aura reculé devant rien ni personne. Du Timor Oriental au Kosovo, puis finalement l’Irak, Sergio a oeuvré sur tous les points chauds du globe. Et c’est justement depuis Bagdad en 2003 que le film nous raconte l’histoire de cet homme. Alors que le bâtiment des Nations Unis vient d’être frappé par un attentat suicide, Sergio se retrouve enseveli sous les décombres. Dans sa demi-conscience, il va alors (à coup de flashbacks pour le spectateur) remonter le fil de sa vie professionnelle et intime. Le script signé Craig Borten permet d’éviter un déroulement chronologique des événements, et c’est plutôt une bonne chose. Par petites touches, et avec des images d’archives de l’époque, nous découvrons la personnalité du diplomate au fil de ses différentes missions. Mais ce qui le maintien en vie sous les gravats, c’est avant tout Carolina. Une économiste rencontrée au Timor Oriental avec qui il entretient une liaison depuis. Les souvenirs politiques laissent alors la place à la romance amoureuse, de la rencontre, aux moments les plus intimes.

Et c’est probablement là que le film dévie de son but premier. Il n’y a plus de biopic, simplement une histoire d’amour, souvent racontée par de longs silences. Le spectateur aura alors le choix. Déplorer que la romance prenne clairement le pas sur le côté professionnel, ou bien se laisser emporter par ces longues scènes romantiques aux forts accents mélancoliques. Il n’aura en revanche aucun doute sur l’excellente prestation délivrée par Wagner Moura dans la peau de Sergio. L’acteur brésilien est quasi méconnaissable de son rôle de Pablo Escobar dans Narcos, et toute l’humanité et l’engagement du diplomate sont parfaitement retranscrites. A ses côtés, Ana de Armas (Carolina) est l’atout charme parfait pour ouvrir, à travers leur histoire d’amour, une porte dans l’intimité du diplomate. Son engagement, mais aussi ses imperfections. Absent de par son métier, il en oublie les allergies alimentaires de son fils, une fois de retour à la maison. Ou encore entamer une liaison avec Carolina, alors qu’il est toujours marié.

Mêler petite et grande Histoire n’est jamais chose aisée, et le réalisateur Greg Barker n’aura pas résolu cette difficile équation. Sergio n’est finalement pas un biopic dans le sens strict du terme. On le verra plus comme un hommage à un grand diplomate qui, à force de chercher la paix, aura trouvé la mort dans un hôtel de Bagdad en 2003. Pour le côté historique et intime, et pour le magnifique duo Mouras/de Armas, on vous le recommande vivement.

Sergio, disponible sur Netflix depuis le 17 avril.

Credit photos (c) Netflix.

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