Insatiable : loin de la polémique, la série Netflix géniale et déjantée

Après avoir déclenché une polémique et une pétition ridicules demandant à Netflix de ne pas diffuser la série, Insatiable est finalement arrivée depuis hier sur la plateforme de streaming. Et au terme des 12 épisodes de cette première saison, Insatiable s’avère être une belle réussite, si l’on sait faire la part des choses, et ne pas oublier que tout cela n’est que divertissement. Evidemment que la série n’a pas pour objectif de culpabiliser ou de ridiculiser les obèses. Si comme nous vous aimez les comédies noires et déjantées, et que vous savez reconnaître le premier degré du deuxième, voire même du troisième, alors Insatiable est définitivement une série pour vous.

Insatiable
Debby Ryan et Dallas Roberts dans Insatiable, le 10 août sur Netflix.

Patty (Debby Ryan) a été l’objet de toutes les moqueries pendant des années à cause de son poids. Lorsque un accident (implicant lui aussi une remarque sur son poids) lui brise la mâchoire et la contraint à manger liquide pendant tout l’été, elle fond comme neige au soleil, et décide de prendre sa revanche. Tel était le pitch de la bande-annonce présentant la série. Et il faut bien l’avouer, ce n’est pas au final le sujet prédominant de Insatiable. Evidemment Patty en veut à la terre entière et notamment à celles et ceux de son lycée qui l’ont maltraitée. Mais d’emblée la série s’embarque sur une autre voie, celle du coming of age assez classique, celle de l’adolescence où souvent tout est compliqué. Patty se rêve alors en reine de beauté, coachée par son avocat dont la passion première est de s’occuper des futures Miss. Alors oui, bon nombre de sujets sont abordés dans Insatiable. La jeune Patty a le béguin pour son avocat, Bob Armstrong (Dallas Roberts), et est bien décidée à briser son mariage. Vite une pétition ! Ce même avocat est (injustement) accusé d’attouchements sur mineures. Il a aussi refoulé son côté gay depuis toujours. Nonnie, la meilleure amie de Patty, est amoureuse d’elle, et refuse de lui avouer ses sentiments. Allez, une pétition contre la façon dont les homosexuels sont caricaturés à l’écran doit bien pouvoir se trouver ! Insatiable parle aussi d’infidélité, de ménages et de sexe à trois, de mères adultes qui fricotent avec des lycéens. Vite, une pétition pour la défense de la morale des familles ! L’église, la religion sont également présentes. Vite, une pétition pour la sauvegarde des valeurs morales et spirituelles ! Les femmes sont court-vêtues, leurs poitrines débordent des décolletés trop serrés…vite une pétition contre la façon dont la femme-objet sexuel est présentée ! Bref, tout peut être prétexte à l’indignation si là encore vous oubliez de prendre tout cela avec du recul. Insatiable, en plus de son côté coming of age, est surtout une histoire de relations humaines, et de la vie tout simplement. Patty en veut à sa mère d’être trop égoïste et absente, et trouve en Bob la figure du père qu’elle n’a jamais eu dans la vie. La mère, de façon un peu jalouse, voit en Patty celle qu’elle a été plus jeune, et ne sera plus. Bob trouve en Patty son exutoire et le moyen d’assouvir sa passion pour les concours de beauté. Coralee (Alyssa Milano), l’épouse de Bob, réalise peu à peu qu’elle ne fait que jouer un rôle dans une vie ‘factice’ dont elle ne veut plus. Et tout ce petit monde est superbement interprété à l’écran. L’une des grandes réussites de Insatiable est définitivement son casting. Dallas Roberts est excellent dans chacune de ses scènes. Debby Ryan passe sans aucun problème de la Patty un peu creepy prête à tout, à la Patty docile, fragile et blessée. Quant à Alyssa Milano, elle est tout simplement parfaite en femme au foyer mondaine un poil désespérée.

Les 12 épisodes de Insatiable s’avalent d’un trait sans aucun problème. C’est très drôle, les personnages sont délibérément « cliché », des pestes stupides aux dents qui rayent le parquet aux beaux gosses exhibant fièrement leurs pectoraux. Ils rappellent, avec l’humour et le côté loufoque de la série, ceux de Faking It, ou même ceux de The Detour. Alors on le répète une dernière fois, si vous savez prendre les choses au second degré, Insatiable va vous faire passer un très bon moment. On a adoré et on en redemande, sachant que le final ouvre clairement la porte à une possible suite. La polémique déclenchée ces derniers jours risque malheureusement de peser lourd dans la balance lorsque la question du renouvellement de la série se posera. Et c’est bien dommage.

La saison 1 de Insatiable est composée de 12 épisodes, et est disponible sur Netflix depuis le 10 août.

 

Credit photos (c) Netflix.

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